Washington d'ici

Dorénavant, c’est ici que ça se passe:
http://www.lenep.com/washingtondici/

C’était un samedi après-midi, il y a quelques semaines. Anne-laure devait partir faire des courses et je m’occupais de Neil. Le téléphone a sonné. Anne-Laure a décroché et comme il faisait beau, elle s’est installée sur le balcon. Elodie pleurait dans le téléphone et quand j’ai vu Anne-Laure pleurait aussi, elle m’a chuchoté « c’est Patou » et j’ai presque compris tout de suite. Patricia était sortie de l’hôpital mais pas parce qu’elle était guérie. Anne-Laure m’a passé le téléphone parce qu’elle pleurait trop et Elodie m’a dit qu’il fallait m’occuper de ma femme et qu’il fallait qu’on en discute entre nous et qu’elle nous embrassait fort et qu’elle allait raccrocher.

Dans les semaines qui ont suivi, on a envoyé des emails et on a passé des coups de fils. Jean nous donnait des nouvelles, Bubu et Manu aussi. On a pensé à Patricia et Guillaume tous les jours, tous le temps. On en a parlé à Boubou et Blaise, on en a parlé à nos parents, à ma sœur, à Matt, à tous ceux qui nous passaient sous la main. On a parlé parce que c’est tout ce qu’on pouvait faire. On a pleuré aussi, parce que c’était très triste et qu’un océan nous empêchait d’aller les serrer dans nos bras. On a pleuré aussi parce qu’on est heureux, qu’on est deux et que même si on est loin de nos amis, on est quand même une petite famille et que tout le monde devrait connaître ça. Et que ça ne sert pas à grand-chose si on est heureux tout seul.

Vendredi dernier lorsque je suis allé au boulot, je ne me sentais pas bien. J’ai lu le message du blog de Blaise qui parlait de Patou et je me suis mis à pleurer devant mon écran d’ordinateur en écoutant la chanson qu’il a choisie. J’ai été obligé de sortir pour pas que mes collègues me voient. Et le soir, on a reçu un coup de fil de Bubu. C’était fini. Et on était encore plus tristes.

Aujourd’hui, nos amis étaient avec Guillaume. Même si on n’était pas vraiment là, on était quand même avec eux. Parce qu’on les aime.

C’est le dernier message posté sur ce blog, pour des raisons sans intérêt on a décidé de d’aller ici.

Bonne Année à tous.
Nous serons de retour très bientôt.

On vous aime.

PS: merci mille fois aux tatas et tontons  Catherine et Gégé, Pascale et Jean-Charles, Lydie et Jean-Christian, et Claudine et Robert pour les cadeaux, Neil est ravi!

1 mois et 2 jours -  57cm - 4,7kg et il en est fier !

Il est la vedette de son papa, il est la vedette de sa maman, il est la vedette de sa mamie Pat.

Il est beau, il est fort, il est grand.

Malheureusement, comme toutes les étoiles montantes, il commence à fréquenter les filles faciles et les cocktails mondains. Et déjà, des journalistes sans vergogne font circuler des clichés flous de la star dans les bars mal famés de Rockville, MD. C’est une honte et nous ne cautionnerons pas ça.

Ces lignes absolument désopilantes trahissent la fatigue certaine de papa qui fait toujours parler de lui dans d’autres lieux électroniques. Anne-Laure resplendit toujours plus de son nouveau statut de maman. Patricia resplendit toujours plus de son nouveau de statut de mamie. Bref, ça roule - un peu fatigués mais ça roule. Putain, déjà un mois !

Et vous ça gaze ?

Here

A part ca, tout va bien. A bientôt.

Regarde bien les deux photos suivantes, elles semblent identiques et pourtant, si tu es attentif tu trouveras 89094 différences. Relève le défi de toutes les trouver !*

Les dernières vidéos postées sur ce blog ont réveillé la critique. Les Inrockuptibles les ont jugées « épileptiques et deleuzistiquement répugnantes », les Cahiers du Cinéma « d’une puissance de création et d’inventivité formelle hors norme mais effroyablement abrutyrotomofilogène », la Voix du Nord « à chier » et Ouest France
« à chier également ».

En voici tout de même une autre. D’aucuns la trouveront putassière - c'est tant pis pour eux.

Cette vidéo est dédicacée à Mamie et aux Papis restés au pays.

If you are American and you chose Spanish as foreign language because you thought it would be more useful, avoid reading this long text by clicking here to go directly to the video!

Une video est placée à la fin de message. Si vous ne savez pas lire ou que vous avez trop la flemme, vous pouvez vous y rendre directement en cliquant ici.

Débutons la seconde partie de cet exposé absolument palpitant - les américains nous le réclament déjà - par un erratum. Dans le pénultième paragraphe de notre dernier message, il ne fallait pas lire « Demain, nous passerons à la pratique » mais « Quand nous aurons le temps, nous passerons à la pratique ». Faute pardonnée est à moitié avouée, nous pouvons continuer.

L’emmaillotage (ou swaddling en british, ou das Wickeln en germain, ou Quoque ch'est qu'te berdouilleux d'quinquin ? en picard) se déroule en quatre phases distinctes et consécutives qui se suivent mais ne se ressemblent pas. La première (figure A) est appelée l’allongeage. Elle consiste à grossièrement déguiser l’enfant en Superman à l’aide d’une couverture. Notez qu’à son âge, il est peut probable que votre enfant connaissance Superman. Ne vous vexer donc pas s’il ne semble pas apprécier à sa juste valeur la panoplie que vous lui confectionnez.

Figure A - L’allongeage

Rabattez le coin supérieur gauche de la couverture que vous aurez préalablement étalée sur le sol ou sur la table à langer. Placez l’enfant de manière à ce que ses épaules frôlent le bord ainsi formé. Si l’enfant est trop agité, n’hésitez pas à lui maintenir la tête sous votre genou. N’omettez pas de relâcher la pression toutes les trois minutes au moins afin de le laisser respirer. Si dans la bagarre, la couverture se déchire, changez-la immédiatement, elle est désormais inutilisable. Il en est de même pour le bébé.

La deuxième phase (figure B) est celle du plaquage. Elle consiste à se débrouiller pour que l’enfant reste dans la position précédemment acquise de haute lutte tandis qu’avec le demi-bras qui vous reste, vous tenterez de rabattre le côté droit de la couverture sous la hanche gauche du bébé qui commence à être tout rouge car vous avez omis de suivre nos conseils à propos de la pression de votre genou. Suivez un peu !

Figure B – Le Plaquage

Sun Tzu indique dans son ouvrage « L’art de l’emmaillotage » qu’il est possible lors de la phase du plaquage, de rabattre le bord de la couverture avec les dents. La technique demande un apprentissage d’une dizaine d’années et nous la déconseillons donc aux jeunes parents qui sont tombés par hasard sur ce blog à la recherche d'une solution rapide pour que bébé arrête de pleurer comme un dingue ne serait-ce que dix minutes. Les jeunes mariés qui n’ont pas encore procréé peuvent commencer l’entraînement tout de suite. Bonne chance !

La troisième phase (figure C) est communément nommée l’emmerdouillage. Pour la réaliser à bien, il faut en moins de trois secondes rabattre le côté droit restant de la couverture au niveau de l’épaule droite du bébé tout en rabattant le côté gauche au niveau de sa hanche droite. Si vous êtes dyslexique, vous avez compris qu’il est inutile de continuer.

Figure C – L’emmerdouillage

Il nous est difficile de vous expliquer plus précisément l’emmerdouillage car nous sommes parfaitement incapables de l’exécuter. Selon la népalaide, il paraît que « c’est super simple (sic) ». Selon le népalais, « c’est la merde (re-sic)» - il semblerait d’ailleurs que le nom de cette étape provienne de l’exclamation grossière généralement proférée par le père qui voulait juste filer un coup de main pendant la mi-temps du match histoire d’avoir bonne conscience et qui se retrouve un truc informe dans les bras sans ne savoir plus quoi en faire.

La dernière phase est le récompençage (Figure D). Elle consiste à admirer le travail. Il est pas beau le bébé à sa maman ? Gouzi-gouzi. Areuh, Areuh. Etc.

Figure C – Le récompençage

Si lors du récompençage vous observer une bosse incongrue sur la surface de la couverture, vérifiez que vous n’avez pas emballé la tutute avec le bébé. Pour les plus étourdis, regardez s’il ne vous manque pas votre montre, votre portable, votre portefeuille, vos clefs, etc. Si vous entendez un bruit incongru qui vous fait penser à un trente-trois tonnes qui roule sur un tube de dentifrice, c’est que bébé vient de remplir sa couche. Vous n’avez plus qu’à recommencer.

Vous l’avez compris, les népalais sont passés ceinture noire dans l’art de ficeler bébé. Dès lors, il était normal qu’ils organisent des séminaires de formation pour leurs amis américains. La première session eut lieu samedi dernier. Pas moins de sept personnes vinrent écouter leurs enseignements. Autant vous le dire, que Neil était le roi de la fête.

Mamie Pat étant docteur es-emmaillotage préféra lire un livre sur le caca – chacun ses centres d’intérêt.

(Everyone Poops – Tout le monde fait caca)

Voici maintenant la vidéo promise… (Music by Goran Bregovic for Ana !)

Bonne semaine à tous. On vous aime.

À la demande des deux fayots du premier rang, voici un cours général d’emmaillotage que nous avons choisi de sous-titrer « vas-y l’aut’ comment y’m’sert, j’y crois pas ».

Pour cette première partie, nous adopterons le plan suivant
  I – Introduction
II – Historique

  I – Introduction

Pour respecter l’approche scientifique qui caractérise les messages de ce blog, commençons tout d’abord par une observation.

Regardons attentivement cet enfant (cliché A), livré à la froidure impitoyable d’une mansarde trop éclairée. Apitoyons-nous sur les traits tirés de son visage émacié - presque livide - qui semble crier à l’aide, au désespoir et à la jeunesse ennemie (c’est à ce demander s’il n’a tant vécu que pour cette infami-e). Examinons minutieusement la position de ses membres. Ses jambes sont arquées à la manière de celles de John Wayne à la descente du canasson sur lequel il vient de faire Berry-au-bac – Fontaine-Bouillante sans escale. Son « haut les mains » trahit son mal-être et la culpabilité caractéristique des bébés de parents indignes qui… qui ? qui ? Qui n’emmaillotent pas !

Cliché A – Bébé malheureux

Apprécions maintenant ce charmant bambin (cliché B), enivré de chaleur protectrice. Goûtons sa sérénité, sa quiétude, son calme, sa placidité (et j’en ai encore des tonnes des synonymes de sérénité, je pourrais vous en donner du bien-être, de l’apaisement, de l’ataraxie et de l’équanimité). Le bonheur sans borne qui se lit sur sa frimousse rose est tel qu’il semble dans les bras de sa mère (alors qu’en vrai, il est tout seul dans son lit – c’est super important de tenir compte de ce détail pour notre démonstration). Pourquoi le bébé du cliché B est-il si heureux ? Parce que… parce que… ? Parce que ses parents le langent, le serrent, le réchauffent en un mot, l’emmaillotent !

Cliché B – Bébé heureux

II – Historique

L’emmaillotage, c’est vieux comme la grand-mère d’Hérode. On a retrouvé des statuettes votives d’enfants emmaillotés dans des tombes gréco-romaines. On a retrouvé des bébés langés serré sur des bas-reliefs étrusques. On a retrouvé le pot de Horseradish dans le fond du frigo – mais ceci n’a aucun rapport avec notre démonstration. J’en parle parce qu’on m’a injustement accusé de l’avoir mis à la poubelle alors qu’il n’était pas vide et que c’était même pas vrai. Mais revenons à l’emmaillotage, pratique ancestrale évoquée dans des oeuvres aussi que prestigieuses que la Bible, « Emile » de Jean-Jacques Rousseau ou « Le Lotus Bleu » de Hergé.

       
Clichés C, D et E – L’emmaillotage de 8 à 80 ans.

La pratique fut malheureusement prohibée par les cryptocommunistes hippies, moitié de drogés qui dans les 1970 décidèrent que l’allaitement c’était bon pour les primates, que les bras croisés avec interdiction de parler à table c’était bon pour les Cro-Magnon  et que l’emmaillotage c’était bon pour les rosettes de Lyon.

Clichés F – Cryptocommunistes hippies, moitié de drogés

Or l’emmaillotage est bon pour l’enfant. Car en vérité je vous le dis, un enfant emmailloté a chaud, un enfant emmailloté retrouve le doux confinement du ventre maternel, un enfant emmailloté est heureux !

Demain, nous passerons à la pratique (et papa essaiera de ne pas terminer le blog à une heure indue pour garder les idées claires).

En attendant, merci à Caro, Elodie, Alex et Thom ainsi qu’à Boubou et Blaise et Tonton Dominique pour les colis !

Jeudi dernier, c’était ThanksGiving, le jour des dindes - Laura Bush et Lynne Cheney étaient à la fête. Les népalais furent conviés par Ana et Richard au repas traditionnel composé de turque fourrée et de sauce aux Cranberries (aux canneberges en français).

Pour ceux qui n’auraient pas lu les 182 messages précédents de ce blog Ana et Richard sont les nouveaux amis des népalais. Ana est serbo-croate mais gentille tout de même et Richard est new-yorko-bicéphale mais gentil tout de même. Il y a quelques semaines, Ana et Anne-Laure étaient enceintes en même temps. Depuis, elles sont toutes les deux mamans, ainsi va le monde.

Richard a quant à lui perdu la tête qu’il portait à gauche et prépare la turque à la manière d’un grand chef (ce qui n’a peut-être rien à voir, mais c’est tout de même un fait incontestable que les plus grands chefs du monde n’ont qu’une seule tête ; il doit bien y avoir une relation de cause à effet).

Le repas s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse et conviviale (comme disent les mecs qui ont la flemme de trouver des adjectifs originaux) en présence de Mamie Pat, Ana et Anne-Laure, Richard et Vincent et bien entendu, Neil et Miles.

La soirée était emprunte de traditions. Pendant que les femmes faisaient la vaisselle, les hommes affalés sur le canapé se comparaient la tétine.

Samedi soir, les népalais ont inauguré leur vie de parents indignes en engageant mamie Pat pour du baby-sitting. Richard et Ana en ont également profité et les quatre trentenaires (ou presque) sont allés voir Babel à Silver Spring laissant Miles et Neil aux mains expertes de la super nanny laonnoise. L’expérience fut concluante et sera certainement renouvelée. Une nouvelle fois : merci mamie Pat !

Dimanche, Neil a commencé son travail d’introspection pour devenir la 48e réincarnation du grand Vishnou (la paix) – nous vous tiendrons au courant de l’état de ses shakras ces prochaines semaines.

Bonne semaine à tous - spéciale dédicace à la famille Lalouette, merci !

Il semble que de nombreux lecteurs s'interrogent sur la technique du "wrapping" (ou comment transformer un bébé en saucisse cocktail à l'aide d'une couverture). Elle fera l'objet d'un prochain message - juré craché.