Neil est parti !
Tout d’abord, les népalais vous remercient chaleureusement pour vos témoignages. Vous n’imaginez quelle valeur ils attachent à ces mots frappés sur quelques claviers froids à des milliers kilomètres de là. Merci. Merci. Mille fois merci.
Neil va très bien. Anne-Laure aussi. Pour ceux que ça intéresse, Vincent se porte pas mal non plus. Les trois membres de cette nouvelle famille souffrent cependant chacun de maux bien particuliers.
Anne-Laure, en plus d’être resplendissante - merci guillaume, c’est le mot que je cherchais - présente une pigmentation schtroumfissime au niveau de la langue.
Vincent est victime de crises aigues de somnolence après la tété.
Et Neil ne peut empêcher les membres du staff du Shady Grove Hospital d’avouer à ses parents que c’est vraiment le plus beau bébé qu’ils aient jamais rencontré.
Pour rassurer les filles à qui la langue bleue ne sied pas au teint, la pigmentation linguale n’est pas un effet secondaire de la grossesse. Le cliché sus-présenté a été pris quelques heures avant la naissance de Neil. La maman affamée et condamnée à la diète jusqu’à l’heure H avait craqué pour une sucette au goût artificiel de Machin-Berry qui la condamna à la langue bleue pour au moins six heures. Quelque peu interloqué, le médecin accoucheur crût même que la future maman se gelait sérieusement les miches et commençaient à se cyanoser (du verbe se cyanoser, je me cyanose, tu te cyanoses, elle est toute bleue qu'est-ce qu'elle a ? Elle se cyanose…).
Le médecin en question a pratiqué son art à St Etienne dans les années 70. A quelques kilomètres prêts, il aurait pu accoucher la petite Anne-Laure. Le monde est petit, n’est-il pas ? Ce type est vraiment très sympa. C’est un parleur-né. Le genre de gars qui peut placer une anecdote à la seconde quelques soient les circonstances. En l’occurrence, pendant qu’Anne-Laure avait les jambes soutenues par son petit mari et une petite infirmière qui l’encourageaient à pousser fort fort fort, c’est trèèèèès bien, vas-y mon amour, c’est super, on y presque, push push push, le médecin continuait de raconter ses anecdotes à base de gants en latex lavés et séchés sur des cordes à lingue, vu qu’en 1978 dans la Loire, on ne connaissait pas les ustensiles de médecine jetables. Une infirmière dût même le rappeler à l’ordre au moment crucial pour qu’il daigne récupérer le bébé.
L’accouchement en lui-même est une expérience indescriptible que l’auteur de ces lignes est bien incapable de vous faire partager. Il faudra qu’on en parle les yeux dans les yeux. Peut-être alors, pourrez-vous imaginer le centième de ce qu’il se passe dans ces moments-là. C’est un instant qui parle d’amour, c’est l’alpha sans l’oméga, c’est le cœur qui tangue, ce sont les mains qui cherchent, ce sont les mots qui manquent.
Aujourd’hui, ce fut plus calme. Maman a repris des forces.
Et Neil a déféqué (4 fois, même qu’à chaque fois c’est papa qui a changé la couche), bu (4 fois également et même que les gougouttes de maman sont les meilleures de la terre entière) et dormi…
Les parents savent bien que tôt ou tard, le grand jeu de la ressemblance va commencer. Vous pouvez d’ores et déjà donner votre avis (et cela d’autant plus que nous savons pertinemment que nous pourrons pas vous en empêcher). Voici deux instantanés qui devraient vous aider à faire le tour la question.
Franchement, moi je trouve qu’il n’y a pas photo !
Merci encore pour tout.
Faites des enfants !
Neil a dit cet aprem': "Charlie, j'l'attends. J'le prends quand y veut au baby". Il a ajouté ensuite, "Je fais un gros bisous à Mamie et Papi".